Selon une étude du courtier Empruntis, les femmes représentent aujourd’hui 45 % des emprunteurs en solo contre 30% en 2017. Divorce dû au confinement, taux d’intérêt bas, évolution sociétale… plusieurs raisons peuvent expliquer cette augmentation. Aussi, les femmes sont plus indépendantes et l’accès à la propriété n’est plus uniquement une histoire d’homme. Alors à l’occasion de la journée de la femme, faisons le point sur ces propriétaires au féminin !
Investissement immobilier : vers une fin des inégalités homme-femme ?
Généralement, les femmes devenaient propriétaires lorsqu’elles étaient en couple, et ce pour plusieurs raisons :
- L’accès au crédit facilité par la présence de deux revenus professionnels
- Les inégalités salariales
- Les inégalités professionnelles (poste à responsabilité réservé aux hommes, poste à temps partiel, mère au foyer…)
Mais dans la suite logique d’une société qui évolue, les femmes célibataires avec ou sans enfants sont désormais plus nombreuses à emprunter en vue d’acquérir leur résidence principale. Malgré tout, leur pouvoir d’achat est inférieur de 4% à celui des hommes. Un signe que les inégalités homme-femme persistent. Mais l’argent n’est pas le seul obstacle à contourner pour devenir propriétaire !
En effet, bien que la garde alternée continue sa petite progression (12% des enfants de divorcés en 2020), c’est généralement la femme qui obtient la garde complète des enfants. Par conséquent, elles doivent faire face à des contraintes liées à la nature du bien ou encore à la localisation. C’est pourquoi, quand c’est possible, elles ont recours au rachat de soulte. Cela consiste à racheter la part de leur mari afin de conserver le bien familial.
Par ailleurs, cela explique aussi que l’investissement locatif reste encore marginal. Les femmes préfèrent acquérir une résidence principale, représentant ainsi une sécurité pour l’avenir, surtout avec la présence d’enfant. Certes, le progrès continue, mais il est encore insuffisant dans l’égalité homme-femme et l’accès à la propriété.
Crédit immobilier et les femmes : les conséquences de l’inégalité salariale et sociétale
Malgré les lois sur la parité et l’augmentation des femmes emprunteuses en solo, l’inégalité entre les salaires des femmes et des hommes persiste. Selon les chiffres 2022 d’Eurostat, les femmes étaient payées 15,8% de moins que les hommes pour le même poste. On ajoute à cela la maternité et la garde des enfants et nous avons le combo parfait pour rendre l’accès au crédit difficile pour les femmes.
En effet, il existe des spécificités dans l’étude de leur dossier de financement. Par exemple, lorsqu’elles vivent seules avec des enfants en charge, les banques focalisent sur le reste à vivre après enfant. Résultat ? Leur capacité d’emprunt se réduit comme une peau de chagrin. Les banques demandent un reste à vivre de 200 €, voire 300 € minimum par enfant à charge une fois la mensualité remboursée.
En sachant que les organismes bancaires ne tiennent pas compte des aides de la CAF et /ou de la pension alimentaire, le taux d’endettement de 35% est vite atteint.
Néanmoins, selon Cécile Roquelaure, directrice de la communication chez Empruntis : « si son taux d’endettement est autour de 34 %, avec un reste à vivre un peu juste, elle pourra tenir compte de ces aides pour calculer la mensualité. Autrement dit, ce type de revenus ne peut faire basculer un refus de prêt en accord, mais ils peuvent donner des marges de manœuvre sur la mensualité si c’est un peu juste… ».
Par conséquent, les femmes se voient emprunter des montants moins élevés que les hommes. En moyenne, elles demandent un financement de 152 230 € sur une durée de 20 ans. Toutefois, toujours d’après les dossiers traités par le courtier Empruntis, les femmes ont un apport personnel plus important pour pallier cette inégalité d’un montant moyen de 67 700 €.